Bistrot ! De Baudelaire à Picasso
17 mars 2017 - 21 juin 2017
Langue
Date
21 juin 2017
Informations pratiques
L'exposition
Pour sa première grande exposition temporaire, La Cité du Vin présente une centaine d'oeuvres mêlant peinture, photographie, dessin, cinéma et littérature. Cette exposition a pour ambition de mettre en lumière le rôle essentiel des cafés et des bistrots dans la création et la société, de la fin du XVIIIème siècle jusqu’à nos jours.
En quittant parfois la France pour le reste de l'Europe et les États-Unis, et en mêlant les médiums traditionnels à la photographie et au cinéma, elle célèbre les liens vivants et féconds entre le monde des arts et le monde du café.
LES ARTISTES ET LES OEUVRES EXPOSÉES
Une centaine d'oeuvres compose cette exposition inédite, réunissant des artistes de renommée internationale dont :
- Louis Aragon
- Charles Baudelaire
- Jean Béraud
- Charles Camoin
- Otto Dix
- Robert Doisneau
- Raoul Dufy
- Jean-Louis Forain
- Jörg Immendorf
- Léon Lhermitte
- André Masson
- Pablo Picasso
- Jean-François Raffaëlli
- Mark Rothko
- Patti Smith
- Henri de Toulouse-Lautrec
- Jacques Villon
- Edouard Vuillard et bien d’autres…
4 SECTIONS AU COEUR D'UNE SCÉNOGRAPHIE ORIGINALE
- La scénographie reprend l’identité graphique des carreaux de faïence typiques de ces lieux. Plongez dans les différentes ambiances si particulières aux cafés, cabarets et bistrots !
- Un espace immersif dédié au cinéma rend compte de la place du café des débuts du cinéma muet jusqu’à nos jours.
- Un parcours vin vous invite à cheminer autour d’une dizaine d’œuvres avec un focus sur l’histoire culturelle et civilisationnelle du vin.
- Des extraits de textes de Charles Baudelaire, Louis Aragon et Patti Smith résonnent au fil de l’exposition**.
- Une sélection de chansons du XXème siècle donne le ton, et illustre l’intérêt des artistes pour les bistrots et cafés.
SECTION 1 : ATMOSPHÈRE, ATMOSPHÈRE
Espace et climat, le café met les artistes au défi. Comment rendre l'interaction des lumières, des corps et des regards qui doivent enchanter l'oeil du spectateur ? Comment capter l’ambiance et le flux des affects ? Etablissements de luxe ou « assommoirs » dignes de Zola, chaque lieu possède son esprit et l’impose aux artistes. Plus que tout autre espace social, cafés et bistrots, guinguettes et cabarets forment le coeur de notre modernité.
SECETION 2 : L’IVRESSE À DEUX SOUS
Aux cafés bourgeois de l’impressionnisme répond la vogue plus populaire des estaminets. De même que la IIIème République navigue entre libéralisme et régulation sociale stricte, les peintres balancent entre exaltation et condamnation des effets de l’alcool dont le café est le symbole, voire l’otage. A côté des sinistres assommoirs, il existe donc une iconographie positive du vin, nectar populaire, aliment roboratif, opposé au champagne des oisifs.
SECTION 3 : MAGNÉTISMES
La promiscuité des sexes constitue l'un des traits typiques du café moderne. Fruit d’un magnétisme heureux ou mal assorti, éphémère ou durable, tarifé ou non, le couple s'impose chez les peintres et donne lieu à toutes sortes de situations, des plus sensuelles aux plus amusantes. À partir des années 1870-1880, l’intérêt se déporte souvent vers la femme seule. Cette solitude, liée ou non au thème de la lecture et de l’écriture, est affirmation de soi, même quand l’image se colore de mélancolie. La photographie de l’entre-deux-guerres s’entiche aussi des femmes aux cafés, seules ou en groupe, ajoutant la provocation du nombre à l’audace du geste.
SECTION 4 : UNE BOHÈME DE RÊVE
Refuge ou tremplin, le café peut être vu comme la métaphore de l'artiste en rupture de ban, bohème ou dandy, qui va s'identifier très tôt à ces lieux où se croisent individus et cultures hors norme. Loin d’être toujours synonyme de pauvreté ou de rejet, cette marginalité provisoire ou fictive se veut détentrice d'une liberté de penser, de créer et de vivre. L’exposition invite le public à s’interroger sur les raisons de cette mythologie, à laquelle s’est substituée aujourd’hui la figure de l’artiste fêté par les médias et le marché. Pourquoi artistes et écrivains n’éprouvent-ils plus autant le besoin de se réunir « au café » et d’en fixer l’image depuis les années 1970 ? Au reste, certains artistes continuent à faire du café l’un des lieux emblématiques de leur création, espace à la fois ouvert et fermé où s’élabore la culture du plaisir et du débat.
Galerie photo
EDOUARD VUILLARD - CAFÉ AU BOIS DE BOULOGNE - 1897-1898 Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie
JEAN BÉRAUD - DÎNER AUX AMBASSADEURS - 1880 Musée Carnavalet, Histoire de Paris
LÉON LHERMITTE - LE VIN - 1885 Reims, Musée des Beaux-Arts
JEAN-FRANÇOIS RAFFAËLLI - BOHÈMES AU CAFÉ - 1886 Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
ANDRÉ GOSSET DE GUINES DIT ANDRÉ GILL - AU LAPIN AGILE - 1875-1880 Collection particulière. Paris, en dépôt au Musée de Montmartre
EDOUARD VUILLARD - CAFÉ AU BOIS DE BOULOGNE - 1897-1898 Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie
JEAN BÉRAUD - DÎNER AUX AMBASSADEURS - 1880 Musée Carnavalet, Histoire de Paris
LÉON LHERMITTE - LE VIN - 1885 Reims, Musée des Beaux-Arts
JEAN-FRANÇOIS RAFFAËLLI - BOHÈMES AU CAFÉ - 1886 Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
ANDRÉ GOSSET DE GUINES DIT ANDRÉ GILL - AU LAPIN AGILE - 1875-1880 Collection particulière. Paris, en dépôt au Musée de Montmartre
Le Comité scientifique & Commissariat général
Le Comité scientifique :
- Stéphane Guégan, historien de l’art
- Pascal Ory, professeur d'histoire contemporaine à l’Université Paris-I-Panthéon – Sorbonne
- Philippe Sollers, écrivain
- Jean-Didier Vincent, membre de l'Académie des Sciences, membre de l’Académie Nationale de Médecine, professeur émérite à l'Université Paris-XI, membre de l’Académie des Vins de France
Le Commissariat général :
- Laurence Chesneau-Dupin, directrice de la culture de la Fondation pour la culture et les civilisations du vin
- Marion Eybert, responsable des expositions temporaires
Crédits et mentions légales
- Charles Camoin. La petite Lina, 1907. Huile sur toile, 66 x 55 cm. Marseille, musée Cantini. ©Photo Claude Almodovar et Michel Vialle © ADAGP, Paris 2016.
- Otto Dix. Portrait de la journaliste Sylvia von Harden, 1926. Huile et tempera sur bois, 121 x 89 cm. Achat de l’artiste en 1963 Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Claude Planchet. © ADAGP, Paris 2016.
- Raoul Dufy. La terrasse de café, 1904. Huile sur carton, 33 x 24 cm. Legs de M. Paul Jamot en 1943. Dépôt au Musée Ziem, 2006. Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle.Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Claude Planchet. ©ADAGP, Paris 2016.
- Edouard Vuillard. Café au bois de Boulogne, 1897-1898. Peinture à la colle sur papier, 48 x 51 cm. Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. © Photo Charles CHOFFET.
- Mark Rothko. Composition, 1929-31. Huile sur carton, 32,8 x 35 cm.Collections of Kate Rothko Prizel and Christopher Rothko. Artworks on canvas by Mark Rothko ©1998 by Kate Rothko Prizel and Christopher Rothko
- Jean Béraud. Diner aux Ambassadeurs, 1880. Huile sur bois, 37,5 x 45 cm. Musée Carnavalet, Histoire de Paris. © Musée Carnavalet / Roger Viollet.
- Léon Lhermitte. Le vin, 1885. Huile sur toile, 245 x 307 cm. Reims, Musée des Beaux-Arts.©Photo : C. Devleeschauwer.
- Jean-François Raffaëlli. Bohèmes au café, 1886. Pastel sur toile, 55 x 44 cm. Musée des Beaux - Arts de Bordeaux. © Musée des Beaux-Arts, mairie de Bordeaux. Cliché L. Gauthier.
- André Gosset de Guines dit André Gill (Paris 1840 - Paris 1885). Enseigne du cabaret "Au Lapin Agile" dernier survivant des cabarets artistiques du XIXe siècle, tous les soirs en activité,1875 - 1880. Huile sur bois, 151,5 x 111,5 x 4,5 cm.Collection particulière. Paris, en dépôt au Musée de Montmartre.
- Jorg Immendorff. Kolonie-Los, 1982. Huile sur toile, 250 x 300 cm. Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg. Photo Musées de Strasbourg/M. Bertola © The Estate of Jörg Immendorff,Courtesy Galerie Michael Werner Märkisch Wilmersdorf, Köln & New York.
- Emile Deroy. Portrait de Charles Baudelaire, 1844. Huile sur toile, 80 x 65 cm. Musée national des châteaux de Versailles et Trianon. Photo © RMN-Grand Palais / Franck Raux.
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